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Zemmour "candidat au débat" sur fond de rumeur présidentielle
information fournie par Reuters 21/09/2021 à 14:57

ZEMMOUR "CANDIDAT AU DÉBAT" SUR FOND DE RUMEUR PRÉSIDENTIELLE

ZEMMOUR "CANDIDAT AU DÉBAT" SUR FOND DE RUMEUR PRÉSIDENTIELLE

par Elizabeth Pineau

PARIS (Reuters) - Trublion politique à l'aura grandissante à sept mois de l'élection présidentielle en France, le polémiste Eric Zemmour a entamé une tournée de présentation de son dernier livre aux allures de tour de chauffe avant la course à l'Elysée.

"Je suis candidat au débat", a déclaré vendredi devant 800 personnes au palais des Congrès de Toulon l'éditorialiste dont les positions radicales en matière d'immigration et de défense de la culture tricolore - il souhaite par exemple interdire en France les prénoms d’origine étrangère - lui valent une notoriété grandissante, au point d'être crédité de 8% à 11% des intentions de vote au premier tour de scrutin, en avril 2022.

Après Toulon et Nice ce week-end, il devrait se rendre dans le Nord puis en Corse dans les semaines à venir. Un débat avec Jean-Luc Mélenchon, candidat La France insoumise à l'élection présidentielle, est prévu jeudi sur BFM TV.

Devant la presse, venue en nombre l'écouter dans le Var, Eric Zemmour, 63 ans, qui vient de cesser ses activités au Figaro et sur Cnews, a fait un pas de plus vers une candidature : "Ça fait des mois que les gens m'arrêtent dans la rue. Ce n'est pas une réflexion que j'ai eue comme ça spontanément. Je ne me suis pas réveillé un matin en disant 'je vais devenir président de la République'. C'est une lente maturation'", a-t-il dit.

"Zemmour président", ont scandé des aficionados venus faire signer le livre "La France n'a pas dit son dernier mot" (Rubempré) après la conférence organisée dans le cadre d'un festival littéraire.

Plutôt qu'un programme, Eric Zemmour développe dans cet ouvrage tiré à 200.000 exemplaires une vision étayée par des références historiques, invitant à se donner "les moyens d'arrêter les vagues migratoires qui, depuis des décennies, submergent notre territoire et notre peuple". En jeu, selon lui : "Rester la France ou disparaître".

L'éditorialiste raconte aussi son entretien téléphonique du 1er mai 2020 avec Emmanuel Macron, venu prendre de ses nouvelles après une agression. Et comment, au terme de 45 minutes de conversation, le président lui a demandé "une note" sur son "plan sur l'immigration".

Le cas Zemmour intéresse l'Elysée. "Ça va être le feuilleton de l'automne", prédit un proche du chef de l'Etat avant d'ajouter : "C'est facile d'être un imprécateur, c'est plus difficile d'être un faiseur".

Un autre membre de l'entourage présidentiel voit "le retour dans le jeu de l'extrême droite intellectuelle à la française". "Il a réfléchi, il a quelque chose à dire et il est cohérent. Ensuite je le trouve incompétent sur plein de sujets", a-t-il dit à Reuters.

"PAS UNE BONNE NOUVELLE", DIT UN PROCHE DE MACRON

Un parlementaire important de la majorité s'inquiète. "Cela fait deux mois que je le dis à l'Elysée : ce n'est pas une bonne nouvelle pour nous", dit-il. "Je pense qu'Emmanuel Macron est qualifié d'office pour la finale. Reste à savoir contre qui."

L'irruption d'Eric Zemmour pourrait en effet priver le président sortant d'un nouveau duel avec Marine Le Pen, dont l'éditorialiste grignote l'électorat, tout comme celui des Républicains (LR), qui n'ont pas encore désigné leur candidat.

"Le climat politique peut faire que la thématique de l'immigration, de l'islam, deviennent plus prégnantes dans le débat public et on sait que ce ne sont pas des points sur lesquels Emmanuel Macron est le plus à l'aise", dit Jean-Daniel Lévy, de l'institut de sondages Harris Interactive.

Selon l'association des Amis d'Eric Zemmour, le polémiste peut déjà compter sur une centaine de soutiens de maires sur les 500 nécessaires à une candidature. Des parlementaires comme le sénateur LR Sébastien Meurant ont fait part de leur intérêt pour son positionnement.

A Toulon, le public s'est dit séduit par son franc-parler.

"N'a-t-il pas raison sur beaucoup de sujets ? N’y a-t-il pas trop d’immigrés, est-ce qu'on contrôle assez tout ça ?", s'interroge Dany Becker, venue d'Annecy (Haute-Savoie). "Si on faisait un référendum sur bien des sujets, la France serait d'accord avec lui."

"J'espère qu'il sera candidat. C'est une personne lucide qui connaît les vrais problèmes et qui les explique très bien", dit un étudiant de 20 ans, Maxime Pouget.

Une opposante ayant requis l'anonymat, Maryline, a écrit son inquiétude sur une pancarte : "Zemmour, l’Allemagne de 1933. Pas chez nous". "La France qu'il dessine nous fait très peur : le nationalisme à tout crin, les divisions, à l'opposé de ce qui devrait nous unir, c'est-à-dire l'humanité", dit-elle.

(Reportage Elizabeth Pineau avec la contribution de Michel Rose et Antony Paone)

43 commentaires

  • 21 septembre 22:25

    1er ministre de Marine, ok, mais pas président


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